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Les Vendredis Interviews
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5 Juin 2020 - Laurence KLEIN (Agent de Développement et Animatrice Sportive)
Les Vendredis Interviews

Antoine Kieffer – Entraîneur Marche Nordique ASSA Sarrebourg et Kinésithérapeute – Jeune diplômé Formation physiothérapeute à Pirmasens (Allemagne)


« Pourquoi, j’ai mal au dos et dans mon corps ? L’équilibre du Bassin la clé ! »
Cet ouvrage de Nicolas Bounine, immaculé, comme sortie de l’imprimerie, n’a pas quitté ma bibliothèque depuis son achat, il y a de ça cinq mois. Pourtant, cet entretien avec Antoine Kieffer, me le rappelle à ma mémoire.

En un tour de main, la relecture de la quatrième de couverture fait étrangement référence aux mots d’Antoine. La conception de Nicolas Bounine repose sur l’équilibre du bassin, il parle de stress et d’émotions qui aggravent les douleurs etc… » Bien sûr il n’est pas le seul. En un clic sur Google, je trouve plus de 15.500.000 résultats pour le simple terme « Maux de dos » !
Bref, les avis sont nombreux et une véritable jungle apparaît quand vous creusez ce domaine. Mais revenons plutôt à cette interview téléphonique peu conventionnelle avec Antoine Kieffer.

CDA 57 : Bonjour Antoine, quand je vous dis sciatique, ça vous parle ?
Antoine Kieffer : Oui, bien sûr ! La sciatique est due à de mauvaises positions ou elle peut provenir de la génétique. Un corps déséquilibré compense, il abîme le nerf sciatique et les disques intervertébraux. De nombreux facteurs vont provoquer une sciatique ou une douleur, c’est vraiment un ensemble : âge, surpoids, manque de stabilité lombo-pelvien.
Mais revenons aux sources : la sciatique est une compression du nerf sciatique qui se trouve au niveau des vertèbres lombaires et qui irradie dans les fessiers et les jambes.
Plus un corps est équilibré et stable et moins vous aurez de douleurs.

CDA57 : Aussi de quoi dépend la stabilité d’un corps ?

AK : La stabilité du corps dépend de plusieurs choses : de structures passives comme les ligaments par exemple, de structures actives comme les muscles et tout ce qui appartient au domaine neurologique : la coordination et la proprioception.

Quand une personne a un déséquilibre, il peut être compensé par un autre élément. Prenons l’exemple d’une déchirure des ligaments croisés, elle peut être compensée par une bonne musculature des membres inférieurs sans avoir besoin d’être opéré. L'opération dépend de l'âge, de la motivation, du niveau sportif, etc. On perçoit ici toute l’importance de l’activité physique régulière.

O’Sullivan (2005) a classifié l’ensemble des problèmes de dos1. En résumé 10% sont spécifiques diagnosticables et 90% sont non spécifiques, c’est-à-dire non classifiables.
Dans ces 90 %, il existe 2 groupes : 60% de problèmes mécaniques et 30% de problèmes non mécaniques. Enfin dans ces 30 % : il existe encore 1 sous-classement en trois drapeaux : bleu, rouge et noir. Ces sous-classements traitent surtout de l’aspect psychologique de la douleur par exemple : dans le drapeau bleu, O’Sullivan traite du rapport avec le travail, si vous y êtes bien ou non, cette influence psychologique pouvant aller jusqu’à la douleur chronique, la dépression etc…
Lors de ma formation en Allemagne, j’ai été plutôt étonné par cette approche. Pourtant, je remarque chez les patients que le psychologique joue énormément. Les émotions peuvent être créatrices de douleurs implicites. Cette expression « en avoir plein le dos » est très parlante ! Je le constate régulièrement.

Bien sûr, de multiples facteurs vont faire dire à quelqu’un qu’il en a plein le dos. Mais mettre le doigt sur cet aspect et arriver à le nommer, permet très souvent de réduire significativement la douleur d’une personne. Mon métier n’est pas d’être psychologue mais les risques psychosociaux mis en avant par O’Sullivan sont bel et bien des facteurs aggravants de la douleur au même titre qu’un problème physique mécanique.

Étant entraîneur marche nordique, ce qui me plait c’est de pouvoir jouer sur plusieurs plans : le psychologique avec tout le côté convivial de l’activité en plein air, et en même temps, le côté mécanique avec ce travail de gainage à faire intelligemment, car sinon, vous pouvez accentuer les problèmes. J’aime lier l’utile à l’agréable, c’est pourquoi j’utilise régulièrement les tests du Professeur Luomajoki2. Il apprend à utiliser le gainage par exemple dans des mouvements de la vie quotidienne. Car faire du gainage en planche statique, c’est bien, mais le faire en mouvements c’est mieux !

Tout ce qui est muscle de la zone pelvienne (bassin), muscle du diaphragme, des abdominaux et le périnée jouent un rôle primaire pour un bassin solide, équilibrer la posture et éviter des problèmes, comme par exemple l’incontinence présent chez les femmes comme chez les hommes.
BOUGER, n’est pas qu’une question de belle silhouette, ou de perte de poids, c’est une question de santé publique, à la portée de tous à tout âge. C’est réellement un état d’esprit.
Aussi, pour éviter une sciatique, il est recommandé de continuer à bouger. Il faut par tous les moyens éviter de rentrer dans un cercle vicieux entre douleur et non activité. Car continuer à bouger signifie garder du lien social, « Anima Sana In Corpore Sano », un esprit sain dans un corps sain, c’est le cœur de l’activité marche nordique.

CDA57 : Nous avons parlé de la position assise, trop statique. Durant le confinement, ces postures étaient adoptées en majorité, comment éviter les lumbagos qui découlent également de ces mauvaises habitudes ?

AK : Il faut bien comprendre que plus nous sommes assis, plus nous créons des déséquilibres musculaires. Le psoas se raccourcit et les fesses se ramollissent d’où un bassin en antéversion ou cambré. Les gens qui font beaucoup de télétravail derrière un bureau toute la journée, sont assis en permanence. Ils penchent leur dos vers l’avant, ont trop souvent les épaules qui rentrent vers l’intérieur et la tête est trop en avant, d’où les déséquilibres entraînant des douleurs en chaîne : problèmes d’épaules, de cervicales, de bas du dos.

CDA57 : J’ai l’impression que vous décrivez ma position devant mon bureau... Dans ce cas, que recommandez-vous ? Vais-je pouvoir corriger ma posture rapidement ?

AK : Le corps est un tout, donc le travail de certaines structures permet d’en corriger d’autres, c’est le cercle vertueux des réactions en chaînes. Les améliorations peuvent se sentir rapidement mais tout dépend de votre état physique. Si votre problème de dos est présent depuis 10 ans ou 6 mois la récupération des bonnes postures sera plus ou moins longue.

Par contre, malgré les douleurs, il est important de continuer à bouger à plus ou moins grande échelle. Si vous êtes dans un poste assis, levez-vous toutes les 30 minutes, étirez-vous : le psoas, le thorax, les muscles des épaules. Pensez toute la journée à corriger votre posture.

CDA57 : Y a-t-il une bonne position idéale ?

AK : La position la moins contraignante est d’avoir les lombaires bien contre le dossier de sa chaise (ça évite de pencher vers l’avant), rentrez légèrement le ventre, les yeux devraient être à hauteur de l’écran de l’ordinateur. En bref, vous devez faire tout, pour être le plus droit possible. Et là, c’est gagné. L’atténuation de vos douleurs dorsales devrait se faire sentir rapidement.

CDA57 : Les médias parlent souvent du « mal de dos » comme de la maladie du siècle. De nombreuses associations, revues, mutuelles en parlent comme par exemple : l’AFLAR (l’association française de lutte antirhumatismale), « La santé au travail « (revue) qu’en pensez-vous ?

AK : (sourire) Aujourd’hui, comme dit précédemment, la part de psychologie est à prendre en compte car le phénomène culturel et social est très influent sur les émotions.
Nous sommes tout de même face à des contradictions majeures dans notre société du XXIème siècle. Les gens pratiquent de plus en plus d’activités physiques pour leur santé, leur entretien, leur loisir. Par contre, dans la vie quotidienne la volonté de bouger est moins présente : utiliser son vélo pour se déplacer, prendre les escaliers au lieu de l’ascenseur, aller à pied voir des amis pour sortir. Évidemment, la géographie, les lieux d’habitations en ville ou à la campagne sont à prendre en compte.
Mais d’un point de vue extérieur, la notion d’effort semble être à l’origine du mal de dos.

Vous allez boire un verre avec votre voiture, pour rester assis… Pendant le confinement, j’ai découvert de nombreux villageois qui sortaient pour se promener et se vider la tête ! Ça m’a fait plaisir de rencontrer de nouvelles personnes alors qu’en général je cours dans des rues vides. J’espère que ça va durer. Car pour moi l’activité physique, n’est pas ponctuelle, c’est un état d’esprit qu’il faut entretenir au quotidien !

Références
« Explain Pain » de David Butler (Auteur), G. Lorimer Moseley (Auteur) – 2003
« Le meilleur anti-douleur c’est votre cerveau », PR John Sarno, édition Thierry Souccar - 1999

http://blog.cfpco.fr/index.php/2017/07/02/lombalgie-aigue-et-therapie-manuelle-comment-mieux-prendre-en-charge-son-patient/

https://www.abcdouleur.fr/traduction-explain-pain/

https://flavio-bonnet-1vcp.squarespace.com/journal-club/2015/8/28/les-fausses-ides-habituelles-propos-de-la-lombalgie-dans-le-sport-focus-sur-les-5-questions-fondamentales-souleves-par-le-cas-de-tiger-woods
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