|
||||
On a du mal à le croire : aucun athlète à Rio ! Le constat
s’avère d’autant plus frappant que la discipline (de très loin), est d’une
générosité sans pareil. Depuis l’origine des JO, un peu plus de cinquante
Lorrains (selon les différents comptages) ont joué les seigneurs des anneaux.
Il faut additionner les sélectionnés de trois ou quatre autres sports pour
rivaliser avec ce chiffre.
Mieux, les pointes régionales ont toujours foulé la piste de
l’histoire. Des Jeux sans joueurs lorrains ? Oui, ils existent. Mais le
Brésil-2016 appartient à la short list des exceptions. Pareille virginité
n’était pas survenue depuis 1932… En se prenant pour des archéologues, on
précisera que les quatre premiers allumages de la Flamme n’ont pas éclairé
notre lanterne de Nancy à Metz : 1896, 1900, 1904, 1908.
Des temps anciens à l’ère moderne, l’athlétisme lorrain a donc
flambé, tant en course qu’en sauts, en lancers qu’à la marche. Eddy Riva, roi
de cette dernière discipline (JO 2004 et 2008), aujourd’hui conseiller
technique auprès de la fédération, avoue « sa déception. On espérait Jérôme
Bortoluzzi et on croyait fermement en Marion Fiack mais depuis sa blessure,
elle fait un blocage. Elle avait réalisé un super début de saison et a
franchement le potentiel olympique. »
L’autre
atout aurait pu s’appeler Tahri, triplement élu de 2000 à 2008. « Bob n’est pas
éternel non plus. Il est fort depuis 1996… » Et les regrets s’avivent avec
Quentin Bigot. Pour son retour après sa suspension, il a balancé son marteau à
76,10 m. « Je ne tiens pas à me prononcer à son sujet. Il reste quand même à
deux mètres des minimas. » Ok, mais le Mosellan, condamné pour dopage, aurait
fini 7e des Jeux Olympiques de Londres ou 8e à Athènes à des périodes moins surveillées…
Eddy Riva digère mal, comme beaucoup, l’échec estival : « Je me
sens frustré. L’athlétisme est le sport n°1 de l’Olympisme. Il y avait une
tradition lorraine joliment instaurée ces dernières années avec Farida Fates,
Ronald Servius, Emmanuel Romary, Norbert Brige, Pascal Thiébaut… Après, les JO
constituent une compétition de référence et parfois, cela tient à rien.
Notamment pour Marion Fiack, qui pratique la perche, où c’est toujours
aléatoire. »
Le conseiller technique, pourtant souvent sur le terrain, a du
mal proposer une analyse globale pour justifier ce Rio-zéro : « Les critères de
sélection étaient relevés. Il fallait être dans le Top-16 international. Et je
reviens du mondial junior en Pologne. Je peux vous affirmer déjà que le niveau
international a nettement augmenté. Mais il est sûr que nous devrons regarder
ce qui s’est passé les quatre précédentes saisons. »
Peu de projets réellement professionnels, une absence
d’encadrement label olympique, pas de génération spontanée, un sale destin
entre un champion qui s’éteint et un jeune pris dans la tourmente du dopage…
Les raisons peuvent se révéler nombreuses pour l’athlétisme lorrain, orphelin
du Grand-Est. « C’est ce que l’on regarde maintenant » , appuie Eddy Riva,
agent fédéral… Alsace et Champagne-Ardenne auront trois représentants chacun. «
Cela va faire drôle car d’habitude, je vibrais quand un athlète de notre Ligue
entrait en piste. »
Par conséquent, nous passerons tous notre tour en attendant
2020. Avec l’espoir en bandoulière de revoir renaître les Brige, Thiébaut,
Piolanti, Romary, Fates, Servius, Riva, autant de tatoués JO et actuellement
encore dans la région ! « Il faut donner du temps au temps », annonce
prudemment l’ancien marcheur. Mais encore ? « Pour l’instant, ce sera juste. Il
n’y a pas grand monde. » Deux pages vierges de suite dans ce grand livre du
sport lorrain, est-ce possible ?
Les athlètes
dans l’histoire des JO:
2012 : Quentin Bigot et Jérôme Bortoluzzi (marteau).
2008 : Bouabdellah Tahri (3000 m steeple) et Eddy Riva (marche).
2004 : Bouabdellah Tahri (3000 m steeple) et Eddy Riva (marche).
2000 : Bouabdellah Tahri (3000 m steeple) et Ronald Servius (triple saut).
1996 : Farida Fatés (fond), Emmanuel Romary (110 m haies), Raphaël Piolanti
(marteau).
1992 : Sandrine Fricot (hauteur), Pascal Zilliox (marathon), Piolanti
(marteau), Pascal Thiébaut (demi-fond).
1988 : Marie-Christine Cazier (sprint), Norbert Brige (longueur), Pascal
Thiébaut (demi-fond).
1984 : Pascal Thiébaut (demi-fond), Jacky Boxberger* (demi-fond).
1980 : Laurence Lebeau (haies), Jacky Boxberger (demi-fond).
1976 : Jacky Boxberger (demi-fond).
1972 : Noël Tijou (fond), Jacky Boxberger (demi-fond).
1968 : Gérard Ugolini (longueur), Jacky Boxberger (demi-fond).
1964 : Maurice Houvion (perche).
1960 : Maurice Fournier (saut).
1956 : Maurice Fournier (saut).
1952 : Emile Maggi (marche), Lionel Billas (course), Anne-Marie Loustau
(course).
1948 : Emile Maggi (marche).
1936 : Pierre Dondelinger (course), Georges Henry (course), Pierre
Leichtnam (course), Raymond Petit (course), Claude Heim (saut), Adrien Courtois
(marche), Joseph Wirtz (lancers).
1928 : Willy Wolljung (course).
1924 : Gaston Féry (course), Robert Chottin (course).
1920 : Gaston Féry (course).
1912 : Michel Meerz (course), Georges Rolot (course), Robert Schuerrer
(course),.
*Boxberger, né dans les Vosges, n’était
pas licencié en Lorraine, mais c’était une région qu’il fréquentait souvent au
contraire de Compaoré, natif de Bar-le-Duc, qui a débuté l’athlétisme à
Strasbourg et qui ira à Rio-2016.
22/11 | > | ||
27/09 | > | ||
30/08 | > | ||
26/08 | > | ||
22/08 | > | ||
20/08 | > | ||
29/07 | > | ||
22/07 | > | ||
19/07 | > | ||
16/07 | > | ||
02/07 | > | ||
04/06 | > | ||
17/04 | > | ||
11/04 | > | ||
09/04 | > | ||
15/03 | > | ||
05/02 | > | ||
26/01 | > | ||
08/01 | > | ||
20/11 | > |
vendredi 22 novembre :
Hors Stade :
* ...... :