REPORTAGE - Le vote sur le projet de loi Santé sera discuté la semaine prochaine à l’Assemblée. Moins polémique que la généralisation du tiers payant, une mesure du texte propose de pouvoir prescrire du sport sur ordonnance à certains malades. Des expérimentations sont déjà menées.
Les médecins pourront peut-être bientôt inciter leurs patients à pratiquer le jogging. Un article du projet de loi Santé qui sera discuté en deuxième lecture à l’assemblée la semaine prochaine propose aux praticiens de prescrire du sport sur ordonnance notamment aux patients atteints d’une maladie de longue durée. Des associations proposent déjà des dispositifs similaires.
Jeanine participe depuis quelques mois à une séance de gymnastique dédiée à des personnes malades. Cette patiente atteinte d’un cancer du sein, ressent les bénéfices du sport. “J’ai vu au fil des mois que j’arrive à gérer ma douleur. Ca se propage partout et j’arrive à mieux la supporter parce qu’elle est partout, elle n’est pas à un seul endroit à la fois", témoigne cette patiente.
Les effets de sa thérapie sportive se ressentent aussi sur son traitement. “On a diminué certaines doses de médicaments quand même. J’arrive à être bien dans ma tête, beaucoup mieux qu’il y a deux ans”, raconte Jeanine.
"Une chance supplémentaire de s'en sortir"
Sa séance de gymnastique est encadrée par Jean-Baptiste Darchis, un éducateur médico-sportif convaincu des bienfaits du sport pour les malades.
“L’activité physique permet de diminuer de 50% le taux de récidive. Quelqu’un qui a une ordonnance va peut être faire plus la démarche de venir voir l’éducateur. C’est une chance supplémentaire de s’en sortir”, assure-t-il.
Selon la Haute Autorité de Santé, l’activité physique permet en effet de diminuer de moitié la récidive dans le cas d'un cancer du sein. Le sport a aussi pour bienfait “de contrebalancer la toxicité du traitement principal et la fatigue” et “d’améliorer la résistance à la maladie”.
Certaines villes comme Strasbourg expérimentent le système depuis plusieurs années pour les patients souffrant de cancers mais également d’autres pathologies comme l’obésité, le diabète ou la dépression. En France la pratique reste encore assez confidentielle en France et le personnel qualifié peu nombreux. Chaque année, seuls 15 éducateurs médico-sportifs sont formés alors que près de 340.000 cas de nouveaux cancers sont détectés tous les ans.
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