Laurent Pojer chapeaute, entre autres, Ombretta Minkue Meye et Manuella Afane (à droite). Cette dernière s’alignera sur 60 m et en longueur aux championnats d’Alsace-Lorraine. Photo RL
Sa carte de visite est longue comme une foulée de Manuella Afane. Comme un bond dans le sable de Maxime Boschian. Coordinateur technique, entraîneur spécialisé en sprint et saut en longueur, bardé de diplômes, Laurent Pojer mène une vie remplie à ras-bord. Passionnante, trépidante, éreintante. « Mes activités sont chronophages. 33 heures par semaine, plus les compétitions le week-end… »

Au service d’A2M depuis 2005, le père de deux garçons (le second, Lucien, a vu le jour cette semaine) dirige son groupe selon une doctrine singulière. « J’exige d’eux un niveau d’investissement, plus qu’un niveau de performance. La progression découle du niveau d’investissement ».

Pojer rejette les extrêmes. « Certains coaches sont complètement détachés, d’autres sont plus directifs, chefs de meute ». Notre homme a adopté une voie médiane, qui lui ressemble. « Entre un copain et un grand frère , situe-t-il. Mon approche est humaniste. Je participe à l’autonomie des athlètes, je travaille à leur épanouissement ».

Avec ses treize élèves, le technicien de 37 ans tisse un « suivi relationnel fort ». « C’est un des leviers de la performance. J’essaie de ne pas être trop intrusif, mais je suis un confident ». Maxime Boschian y a trouvé une ouïe attentive pour recouvrer la confiance. « Ce n’est pas un hasard s’il vient de battre son record personnel au saut en longueur. J’ai discuté avec lui. Il est aussi plus stable dans son milieu professionnel ». Rasséréné, l’athlète a atterri à 6,98 m au Grand-Duché, samedi dernier. Demain après-midi, aux championnats d’Alsace-Lorraine, le seuil des 7 mètres sera à sa portée.

Pojer relance, Pojer révèle. Sous sa férule, Manu Afane (18 ans, 7’’79 sur 60 m cet hiver) s’est affirmée comme l’une des sprinteuses les plus véloces de sa génération. Le cadet Julien Cornacchia, qui doublera 60 m (record : 7’’13) et triple saut à la Halle des Hauts-de-Blémont, vient de signer une irruption tonitruante sur la scène lorraine. L’ancien encadrant de Fensch Vallée, compétiteur occasionnel, transformerait-t-il tout ce qu’il touche, ou entraîne, en or ?
« Je m’accorde avec certains profils, eux avec moi » élude-t-il.

L’alchimie et la réussite sont avant tout affaires de feeling. Lequel peut déborder des pistes. « Des athlètes que j’entraînais à Fensch Moselle il y a dix ans (Pojer a exercé entre 2000 et 2005) m’envoient encore des messages ». La plus belle preuve d’estime, à ses yeux.
« Entre un copain et un grand frère » avec ses treize athlètes"

BRAVO à l'entraîneur et Félicitations pour la naissance de Lucien!!!