Après avoir réalisé les minima olympiques à Metz jeudi dernier, Jérôme Bortoluzzi se prépare à un concours particulièrement relevé lors des championnats de France, où quatre lanceurs sont en position de se qualifier pour Londres (pour seulement trois places au final) . L’Amnévillois aborde cette échéance avec appétit et une envie décuplée.

Athle.fr : Jérôme, quelle sensation cela fait-il de réaliser les minima à domicile ?
Jérôme Bortoluzzi : C’est un double effet, un bonus de plaisir. Réaliser les minima dans son club, tout près de la maison, ça a son importance. Je savais que j’en étais capable, je m’y attendais sans vraiment m’y attendre. Toutes les conditions étaient réunies, avec du beau monde, un ancien champion olympique notamment, un bon plateau (de lancer) et un bon public.

Que représentent les Jeux Olympiques pour vous ?
Beaucoup, beaucoup d’efforts, de frustrations et de décisions pas évidentes. C’est une compétition mythique, encore plus en athlétisme. C’est une consécration.

Si vous êtes qualifié, prendrez-vous part aux championnats d’Europe à Helsinki ?
Bien sûr. Les « Europe », c’est 99% des meilleurs lanceurs de marteau du monde, avec juste un Japonais (NDLR : Koji Murofushi) en moins. Et puis, les Jeux se dérouleront un mois après, j’aurai donc largement le temps de récupérer et de retourner à l’entraînement avant d’aller à Londres.

Vous aviez lancé à « seulement » un peu plus 73 m en 2011. Comment expliquez-vous votre retour au premier plan cette année ?
Après 2010, j’ai procédé à une grosse remise en question. J’ai coupé pendant près de trois mois, avant de tout reprendre à zéro : les barres de muscu, la technique. C’était un programme de préparation sur deux ans. Je n’ai même pas pris de vacances après les championnats de France 2011. Aujourd’hui, ça paye, et ça fait plaisir.

Le fait d’avoir Quentin Bigot à vos côtés à l’entraînement vous booste-t-il ?
Ça motive dans le bon sens, ce n’est pas une rivalité. Je l’ai vu grandir et progresser, à grande vitesse, et il y a des échanges entre nous. Nous sommes des lanceurs très différents, mais nous avons à apprendre l’un de l’autre. Nous nous sommes fixés l’objectif commun de faire le doublé aux « France », quel que soit l’ordre. Bon, après, chacun aimerait bien gagner !

Comment imaginez-vous la grande explication prévue ce week-end à Angers ?
C’est la plus importante compétition de l’année, pour l’instant. Cela me rappelle 2008, où nous étions arrivés à trois lanceurs en treize centimètres aux bilans. Nicolas Figère a réalisé une très grosse perf avec 79,75 m, Frédérick Pouzy peut toujours surprendre car c’est un grand compétiteur, et Quentin Bigot est jeune et motivé, il ne faut surtout pas l’oublier. J’ai hâte d’y être !

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